
Nom du blog :
absurdites
Description du blog :
Petites connaissances mystiques d'un érudit averti !!!
Catégorie :
Blog Littérature
Date de création :
10.10.2011
Dernière mise à jour :
14.11.2012
Accueil
Gérer mon blog
Créer un blog
Livre d'or absurdites
Contactez-moi !
Faites passer mon Blog !
· L'auteur.
· Le jeune homme dans le taxi !
· La société
· Les vices
· Le farfadet enchanté !
· La Nature
· Sommaire et avant-propos
· Chez le Maître des Esprits !
· La fille de son père
· Le sexe
· ihs
amis anges animal animaux anime argent artiste background belle bonjour bonne cadeaux
Derniers commentaires RechercheUn père parlait à son fils en ces termes :
« Ne soit pas mauvais garçon ! Mon fils, écoute, je suis ton père, je te parle ! Méprise les enseignements de ta mère ! Ça ne te rend pas intelligent ! Mon fils, si des femmes veulent te séduire, vas-y ! Soit beau et élégant : fonce, c’est toi qui mène les débats. Si elles t’appellent pour se livrer à la luxure avec toi, si elles disent : baisons comme les démons de l’enfer, assoiffés, affamés et insatiables, n’hésite pas un seul instant, fais en des partenaires. Domine-les, elles doivent se soumettre à toi ! C’est toi qui commandes. Il est bon d’avoir des relations solides dans les milieux que tu fréquentes. Sois l’ami de leurs amis. Il y a plus d’une raison pour que tu le fasses. Elles seront des entremetteuses pour toi. Et puis, dit-toi bien que les hommes qui baisent le même cul que toi sont des gars comme toi. Au moins il y a un point commun : vous avez niqué la même salope ! Vous êtes sur le même mokh. Vous devez être complices. C’est un truc de grands garçons. Ça arrange tes affaires, et tu résous tes embrouilles plus facilement. »
Vincent écoutait attentivement son père. Il ne pouvait en être autrement, tellement le père et le fils se ressemblaient, autant physiquement que dans les habitudes. Odile, sa mère, venait de le sermonner parce qu’il est venu leur annoncer la naissance de sa fille, Nymphéa. En fait Vincent avait besoin d’argent pour préparer le trousseau de son enfant. Blaise, la mère de la petite Nymphéa n’arrivait plus à joindre les deux bouts. Le patron du bar où elle travaille d’habitude n’avait pas versé son salaire depuis deux moi. Ce que Vincent ne savait pas, c’est que ce patron contestait la paternité de l’enfant, et ne voulait supporter aucune charge la concernant. Blaise qui n’avait pas d’autres sources de revenu, accepta de travailler pour rien. Elle avait espoir que la situation se régulariserait. Affectée et affaiblie, tout ce que Blaise a pu dire à ce poltron patron, c’était : « Est-ce que je ne te l’ai pas fais bien comme il faut ? Je me suis soumise à toi, et tu as tout mis à l’intérieur, hein ! » Elle posa sur Norbert, le patron du bar, un regard profond et revendicateur. « Pourtant, reprit elle, tu as aimé ça…. plusieurs fois ! Tu as même dis que ta femme était moins bien que moi, parce que moi au moins, je te soulage de tes soucis ! Ça ne t’a rien fais, dis-moi ? Et pourtant tu aimes ça, quand tu es à l’intérieur !»
Blaise faisait allusion aux frasques sexuelles de Norbert son patron. Souvent le soir après la fermeture du bar, ils se livraient tous les deux à des jeux sexuels intenses et envoûtants. Si Blaise hésitait, Norbert s’empressait de lui expliquer que leurs ébats sulfureux avaient pour effet mystique d’attirer la clientèle. Il parlait de l’exploitation de l’esprit du sommeil et du fantasme. Une sorte de croyance occulte qui enseignait l’exaltation des sens surnaturels. « On est toujours soumis à l’esprit du sommeil, disait-il. Tu chuchotes dans le creux de l’oreille, et ils t’obéissent. On peut la faire à n’importe qui, comme lorsqu’on lit des contes au chevet d’un enfant. Ça fait un peu somnambule mais c’est efficace ! Ça donne quoi ? Hé bien, les clients du bar travaillent pour nous en dormant. Leurs esprits transformés en gnomes, magnétisent les lieux pour attirer plus de clients et plus d’argent. » Norbert avait un goût prononcé pour les billets de banque. Il avait la conviction que, par une opération de sorcellerie, la bière et les snacks que les clients consommaient pouvaient être transformés en monnaie. C’est pourquoi il obligeait Blaise à cracher dans les sandwiches pour que, les clients ayant avalé cette salive deviennent ses sous-fifres. La salive est pour lui un suc magnétique, qui catalyse la transformation des incantations dans le ventre des clients.
« Il faut transmettre le fluide, dit Norbert ! Moi, je t’en mets plein le cul, et tu leur en mets plein la gueule. Et la boucle est bouclée ! Si tu prends mon foutre dans ta gaine, c’est bien ! En revanche il faut une contre partie par rapport à ça. Alors tu craches ta bave dans la garniture du sandwich, de sorte que ça se mélange avec la tomate ou la mayonnaise. Un sandwich à la moutarde ou au poivre, ça garde le même goût, mais avec la salive en plus. As-tu bien compris ? Si c’est moi qui te fais gémir de temps en temps, tu fais ce que je dis. » Au moment de servir, Blaise ne se fait pas prier. Elle ne cesse de répéter : « Si c’est moi que Norbert a sauté dans ce bar, ça donne ça : ptou ! » Et elle crachait dans les sandwiches que les clients allaient manger ! Norbert lui faisait faire ces insanités pour que ses incantations se réalisent mystérieusement en eux. « Qu’est-ce que ça peut faire, si je prends mon pieds avec ce gars là et que j’ai ma paie après, se disait-elle pour se justifier ? »
La sorcellerie de Norbert ressemblait à ça :
« Par le pouvoir de Oghumuk, maître de l’impureté, devient mon serviteur ! Tu es mon mokh. Tu te soumets à moi, et tu m’obéis ! » Il parlait des clients qui venaient manger chez lui. Puis il continue : « Montre-moi où tu manges ! Je vais t’inverser et tu vas te transformer ! Tu es le mokh qui donne envie de venir chez Norbert ! Toujours chez Norbert ! Toujours chez Norbert ! Le matin, chez Norbert ! À midi, chez Norbert ! Le soir, chez Norbert ! C’est pourquoi je suis entrain de piner cette mokh qui travaille pour moi ! Elle va toujours se soumettre à Norbert ! Je vais verser mon yaourt musqué dans son cul, et elle va cracher dans ta nourriture la salive que tu vas avaler. Alors tu sauras que je suis supérieur à toi ! Je te commande ! Montre-moi la nourriture qui est dans ton ventre. Tu vas te transformer. Tu es le mokh qui donne envie de venir boire et manger chez Norbert. Vous allez toujours dépenser votre argent chez Norbert. Toujours chez Norbert ! Toujours chez Norbert ! Je suis en train de baiser Blaise dans ce bar. C’est interdit, mais moi je suis supérieur à cet interdit. Je lèche son mokh là où vous mangez, et vous ne me verrez jamais. Elle me suce à l’endroit où vous buvez jusqu’à saouler, et vous ne verrez jamais son mokh. Par Oghumuk, je vous commande ! Vous viendrez toujours boire et manger chez Norbert ! Toujours chez Norbert ! Toujours chez Norbert ! »
Là-dessus, Blaise se faisait sucer, lécher, renverser, piner, couiller, frustrer, culbuter, percuter, enfoncer…. parce qu’il faillait que Norbert ait toujours le dessus sur elle. C’est mon mokh que je fais, disait-il, quitte à la jeter après. Et Blaise ne refusait pas, parce que les faveurs d’un patron, ça paye, soit disant. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que sa rémunération était d’abord et seulement ce fuseau de chair chauve qui fendait ses peaux abdominales comme une broche pourfend une grillade de poulet entier. Blaise n’était du reste pas insatisfaite de ses aventures. Elle mettait même un point d’honneur à accomplir méticuleusement ses galipettes sous le bar, ou au milieu des tables et des chaises. L’idée que les clients de Chez Norbert viendraient manger là, à l’endroit où ils se sont dénudés puis entrelacés, l’excitait intensément. Enchantée par ce mystère, elle regardait souvent les clients avec malice et faisait un sourire intrigant. Norbert avait le cœur rempli d’orgueil devant cette superbe : « c’est ma mokh, disait-il ». De Blaise qu’il baise il recevait tout sauf mépris, et ça lui prenait le cœur. Parfois, il se surprenait à dire : « mais qu’est-ce qu’elle est bonne cette fille, finalement ! »
Certains clients souvent embrouillés par la gentillesse de Blaise, se sont fait prendre à ce jeu espiègle. Elle avait du duvet sous le menton et ne manquait pas de charme. « Tu veux ça, leurs demandait-elle par sa voix intérieure ? » Blaise se concentrait mentalement sur son pubis et se dénudait. Elle avait conscience de servir les clients étant complètement dévêtue, puis elle projetait cette image sensuelle dans leur conscience. « C’est comme si on lisait un conte à un enfant qui va bientôt s’endormir, se disait-elle ! » Et la perspective d’elle toute nue au milieu de tous ces gens qui mangent et boivent était pour elle une excitation autrement bouleversante. Un spectacle particulièrement expressif s’offrait à elle. Il se formait dans l’esprit des clients une sorte d’avatar fantasmagorique. Les hommes, mentalement, semblaient vivre une partouse cochonne avec elle. Leurs esprits se détachaient de leurs corps et se projetaient vers elle : c’était la ruée vers Blaise. Un qui lui caresse les fesses, un autre qui suce ses seins, puis un troisième qui renifle ses lèvres entre ses jambes. Blaise s’imaginait que c’était réel : « je vous commande, disait-elle dans son cœur ! » Et l’effet envoûtant de ces ébats sensuels ne tardait pas à se faire sentir. Un couple mystérieusement attiré entre dans le bar, puis un autre, cinq minutes plus tard. Quelques temps après, un homme entre, et un autre homme, puis une femme seule, avec un sac à main et une robe à pois roses.
Vincent faisait partie des hommes dont l’esprit se faisait prendre dans les mailles du filet charmeur de Blaise. Pour lui, s’était l’odeur persistante de la culotte de Blaise qui l’avait attiré. Il s’est abandonné dans un fantasme aveuglant, tellement elle lui donnait envie. Blaise se doutait bien que ce client si attentif regardait les rondeurs de son derrière lorsqu’elle passait. En même temps, elle craignait qu’une cliente se mette à regarder le derrière de Vincent par derrière. Elle eut le cœur net lorsque : « Bonjour, que puis-je pour vous ? » Et Vincent ne répondait pas. Puis : « Qu’est-ce qu’on vous sert, monsieur ? » Blaise qui portait un pantalon assez suggestif voyait bien que Vincent avait le regard accroché sur son pubis. « Monsieur…., ajouta-t-elle ! » c’est alors que : « comment dites-vous ? Heu…. Une bière et un hamburger, s’il vous plaît ! » Il replongea aussitôt le regard à l’endroit où il était, c'est-à-dire entre les jambes de Blaise. Quelques temps après, ayant plusieurs fois échangé des mots, des sourires et des regards, ils sont devenus amis.
Un soir où Vincent avait le blues, il resta chez Norbert jusqu’à la fermeture. Ce soir là, il n’a pas dansé le blues, pourtant il avait bien envie. Blaise s’offrit à calmer sa mélancolie. Elle voulait aller chez lui ! Il préféra la chambre d’un motel. Il y avait une auberge sur l’autre trottoir à six cents mètres. Vincent a pris une chambre pour deux. Blaise, un peu timide, se couvrait maladroitement le visage avec ses cheveux. Elle avait plutôt envie de se cacher, pour une serveuse habituée à recevoir du monde. Et que c’est précisément parce qu’elle est serveuse dans un bar du même quartier qu’elle ne voulait pas se faire reconnaître. Vincent se fout de cette gêne. Il est même content de se montrer avec une fille remarquable. Ils montent au premier, porte seize. Aussitôt dans la chambre, Vincent se jette dans le lit. Il est presque saoul. Il se laisse cependant dévêtir par Blaise. Elle enlève sa veste, et l’accroche sur le portemanteau. Elle déboutonne sa chemise et soulève son t-shirt par-dessus ses épaules. Elle défait la ceinture et tire le pantalon par le bas. Puis elle se déshabille et monte sur lui avec une finesse féline.
Un sentiment étrange habitait le cœur de Blaise. Comme par instinct, elle semblait vouloir se donner à cet homme là, qu’elle ne connaissait que très peu. Blaise baise, copieusement, goulûment…. Elle l’embrasse dans la nuque, dans le dos, entre les fesses. Elle semblait lui parler avec son esprit, comme si elle avait enfin trouvé l’homme qu’elle avait tant cherché. Elle le retourne, il se couche sur le dos. Vincent somnole mais reste participatif. Il fait son somnambule. Blaise s’assoit sur son ventre, et l’embrasse sur la bouche. Elle le bécote en disant : « tu dors, hein ? » Puis de sa main gauche, elle saisit la verge tendue de l’homme et s’assoit dessus. « Aaah ! Aaah ! » Un gémissement ocre se fit entendre ! On aurait dit que Blaise s’était fait transpercer par la canine tranchante d’un hippopotame. Sa posture était cependant en complémentarité parfaite avec le prolongement musculaire de Vincent. Elle se mit à osciller comme un serpent, en donnant des coups de rein. La frénésie de cette excitation ne tarda pas à envahir son cœur. Blaise se sent transie de plaisir au plus profond de son âme. De là, elle pousse des cris spasmodiques pénétrants : « Huhein ! Huhein ! » Le pieux de chair de Vincent ne cessait de lui transpercer les entrailles. Mais elle n’y renonçait pas. Lorsque Vincent lui a transmis son fluide, ce fut l’extase ! On aurait dit une électrocution collective. C’était comme le chatouillis d’un blaireau au creux de l’aisselle. Ils ont fait l’amour avec la naïveté de deux enfants. Puis ils s’endormirent tous deux.
Le lendemain matin, c’est le silence chez Norbert. Le patron est jaloux et grincheux. Il parle à peine et n’ose pas regarder Blaise dans les yeux. Le lendemain, il n’est pas plus malin. Il dit son nom en serrant les dents, comme si par ailleurs il avait un besoin pressant. Blaise était devenue à la fois convoitise et gêne pour lui. Norbert ne savait comment lui parler, et l’idée qu’elle se soit fait défoncer par un autre lui restait en travers de la gorge. D’ailleurs, il avalait plusieurs fois la salive, l’air interdit, comme un puceau à qui la fille de ses rêves aurait dit non. Norbert perdait ses repères, parfois, le cœur en émoi et l’esprit contrarié. Son humeur tourmentée s’est transformée en indifférence, arrogance, vexation et malversation. Blaise ne recevait plus sa paie à la date convenue, et elle devait se faire une raison : c’était le licenciement ou la soumission. Dans l’un ou l’autre cas, son patron était presque devenu un prédateur pour elle. Blaise faisait le service au restaurant comme d’habitude, avec ceci de différent que l’angoisse d’être renvoyée abusivement lui traversait le dos comme un mille-pattes effarouché. Elle ne savait trop quoi faire, alors elle subissait. Cependant, son esprit mystique qui habite ses entrailles inversait cette peur et la transformait en une pulsion sexuelle sulfureuse, au profit de Vincent.
Par la voie mystique, Vincent avait reçu de nombreuses sollicitations de partis politiques et autres cercles ésotériques, qui enrôlaient les jeunes de son âge. Il allait devenir la pupille d’un grand frère qui allait l’exhiber, lui et d’autres recrues, comme trophée d’initiation à la propagande. Lui et ses camarades avaient pour fonction de faire, à toute occasion du parti, œuvre de sorcellerie de toutes communications verbales, gestuelles, écrites, jusqu’aux attitudes. Pour être initié aux rouages du parti, il fallait se faire bizuter par les aînés. On leur demandait de faire acte de soumission en se courbant à la manière de la lettre « n ». Ils présentaient généreusement leur postérieur, et se faisait pénétrer l’anus autrement brutalement par un grand frère. Ce n’est pas qu’on demandait aux garçons de devenir pédérastes, loin de là ! C’est qu’ils devaient accepter de se faire enculer. C’est ça la soumission et l’obéissance. C’est aussi cela l’autorité que les supérieurs ont sur les pupilles. Vincent n’a pas dérogé à cette règle. Cependant il vit cette pénétration douloureusement. Dans sa tête, ça lui fait l’effet de devenir le fils d’un autre homme. Il se sent imprégné d’une autre mentalité et d’autres habitudes : le grand frère lui inocule une personnalité différente. Son esprit adolescent y est resté. Dans son cœur, il culpabilise à l’idée d’exprimer ses nouveaux sentiments pervers, tricheurs et menteurs. Il se sent inversé, Vincent.
Comme tous ses camarades, Vincent est invité aux réunions de la cellule de distribution des tracts, mais les rencontres n’ont jamais lieu. Son encadreur lui a expliqué que la rentrée du parti allait être reportée, et qu’il allait être informé ultérieurement. En fait la phase préparatoire à la distribution des tracts était terminée. Les rendez-vous auxquels Vincent répondait correspondaient systématiquement au lendemain des réunions, et il ne le savait pas. Lorsque ses camarades, qui eux étaient présents à la réunion la veille, lui demandaient pourquoi il était absent, Vincent répondait d’après l’explication du grand frère que la réunion avait été ajournée. « Et pourtant on y était, et pas toi, répliquaient les autres ! » Vincent se trouvait alors profondément frustré, et c’est bien ce que recherchait le grand frère : il causait subtilement des pincements effroyables dans son cœur, pour en faire mystiquement son cheval de bataille politique. « C’est mon mokh, disait-il fièrement ! Sur sa frustration, je le commande ! Il va se faire flouer. Je vais le baiser, ce petit !»
Blaise cède au chantage de Norbert, elle essaye de l’attendrir pour garder son job : elle se fait baiser. Blaise est une fille des quartiers pauvres. Elle a besoin d’argent, pour son loyer et son transport, pour se vêtir et se nourrir. Alors elle pense qu’elle devrait entretenir un patron comme celui-là.
Blaise est enceinte et elle fait croire à Vincent qu’il est le père de l’enfant. « Vincent, mon amant, c’est toi le père de l’enfant, dit-elle ! » crédule et joyeux, Vincent n’avait qu’acceptation à lui répondre, tellement il savait peu de ce qui se passe chez une femme espiègle lorsqu’elle décide de faire un enfant dans le dos d’un homme, pour après lui servir un mensonge dans une assiette garnie. Lorsqu’il apprit la nouvelle, son père Démonyepse lui dit : « Mon grand Vincent, ne soit pas vexant ! » A peine vingt-trois ans, il avait deux enfants avec deux femmes différentes. Sa mère, elle, lui parle de promiscuité et de chasteté mal assimilées. « Tu n’aurais pas dû abandonner tes cours d’éducation religieuse, disait-elle ! Mais ce que tu dis est renversant, Vincent ! ». Ahuri et l’air évasif, Vincent se disait en lui-même : «Mais est-ce de notre époque ce genre d’idée ? ». Puis dans un soupir abattu, il baissa la tête et se mit à contempler ses attributs dominants. Ayant mentalement inversé ses reproches fortement emprunts de pessimisme, Vincent n’était pas peu fier de son exploit. Mais ce qu’il ne savait pas, c’est que Démonyepse, son père, avait décidé qu’un chanoine allait refaire son éducation religieuse, qu’il le veuille ou non.
Le soir d’un vendredi 13, alors que Vincent brûlait d’envie de se détendre dans un bar avec des amis, son père le conduisit dans un temple ou un chanoine sexagénaire exerçait. Le chanoine, qui les a reçus poliment, se mit en transe, et le Maître des Esprits se manifesta. Il disait à Vincent : « Je te parle, comme un prédicateur sévère et pas cynique, le ferait à son adepte. Convertis-toi à mes enseignements. Je te donne la science des esprits, viens t’abreuver dans notre collège, et tu seras guéri de ton égarement. Je vais vous faire connaître les choses secrètes des anciens. Puisque vous avez répondu à mon appel. Puisque vous avez tenu compte de mon inspiration. Moi, le maître des Esprits, je me réjouis de ton initiation future. Vous êtes clairvoyants, perspicaces et pas naïfs. Mais le grand Maître est au dessus de vous et attire sur vous les esprits qui vous dominent. C’est bien ce que vous voulez, si vous venez jusqu’ici malgré les obstacles. Que la raillerie et la honte soient sur vous au temps du malheur. Que la peste et la rage vous emportent sans pitié, si vous trahissez le pacte que vous allez faire. Ceux qui m’appelleront alors ne me verront pas. Ils recevront par contre le châtiment de la part de mes furies, les démons de la colère. Nul n’échappe à leur emprise, pas même avec des prières. Parce que vous aurez perdu la vertu et vous serez d’une impureté morbide. Vous aurez négligé tous les commandements de Dieu et les conseils des Anges. Alors vous serez livrés à l’entière disposition de mes esprits, car vous êtes mes serviteurs. Ils entreront en vous et prendront votre conscience. Ils tueront vos faiblesses, car je n’accepte pas les imperfections. Vous devez vous unir à eux dans l’harmonie et la soumission. Ainsi vous serez mieux disposés à obéir. Sachez que le paresseux retarde le groupe, vous devez fuir l’iniquité. Il faut tuer le maillon faible qui se trouve parmi vous. Seul le meilleur d’entre vous sera le chef. Vous devez vous adonner entièrement à mes enseignements. Qui m’écoute attentivement, s’améliorera et vaincra. »
Le chanoine veut savoir si Vincent a changé d’avis après ces paroles convaincantes. « Je suis souvent soumis à l’esprit du parti, répond-il ! » Démonyepse voulait que son fils soit redressé mentalement, mais le formatage du grand frère du parti était plutôt persistant. Le chanoine ajouta : « Tu dois pratiquer la sagesse ! Mon fils, écoute ton père ! Si tu fais tiennes mes paroles, de sorte que tu sois attentif à l’esprit. Si tu cherches la connaissance pour gagner de l’argent. Si tu ouvres ta conscience à l’intelligence, et si ta droiture est ton trésor, alors tu accéderas à la science de Dieu, tu trouveras des merveilles ineffables. Car c’est l’homme vigilant qui perçoit l’inspiration. Celui qui a rejeté l’iniquité et se soucie de la pureté, celui-là obtient la connaissance des choses secrètes. Quand l’esprit entrera en toi et que tu prendras goût aux merveilles de l’intelligence. Ne soit pas modeste, délecte-toi dans le jardin luxuriant, mais n’oublie pas ta pureté. La prière et la vertu seront ta lance et ton bouclier. La connaissance te guidera, de peur que tu ne tombes dans les pièges des impies, des pervers et des incrédules. Ces ignorants sont moins importants que toi, et ne comprennent rien aux subtilités de la sagesse. Ils font des œuvres imparfaites et éphémères, toi, tu flirtes avec l’excellence. Garde-toi de la femme facile, la femme au comportement familier. Elle abusera de toi à ton insu et prétendra agir à ta place devant tes amis. Celle-là est inspirée par un esprit trompeur qui est jaloux de ta connaissance. Ne soit pas complaisant vis-à-vis d’une telle femme. Une relation intime avec elle pourrait te conduire à la mort. Mais si tu peux profiter d’elle, ne t’en prive pas. On a toujours besoin d’un plus petit que soi. Tu graviras ainsi les échelons de la société. Tu seras riche et ta renommé te précédera par ta sagesse. Car les pierres sont précieuses à cause de la rareté. Les femmes et les voitures sont précieuses à cause de la beauté. Et les hommes sont puissants à cause de la sagesse ».
Son père Démonyepse lui parle à nouveau :
« Mon fils, oublie mes enseignements, si tu oses ! Ta vie et ton bonheur sur terre vont certainement s’écourter. Met ceci sur ton cœur : tu ne dois compter que sur toi-même pour être le meilleur. Tu seras ainsi apprécié des hommes et plus proche de Dieu. Mesure le poids et la force de tes moyens, et utilise-les pour réaliser tes affaires. Ne crois pas être plus malin que les autres, mais assure-toi qu’il n’y a pas plus rusé que toi. Crains Oghumuk, le maître des esprits et n’écoute pas ceux qui le trahissent. Cela te sera salutaire et enrichissant. Honore Oghumuk en lui faisant offrande d’une partie de tes revenus. Alors, ton travail sera plus fructueux et moins laborieux : l’argent, la nourriture, le vin et les filles, tu en auras en abondance. Car le maître des esprits sait choyer les serviteurs dévoués, et châtier sévèrement les infidèles. »
« Une joie ineffable envahit celui qui trouve la sagesse. Car mieux vaut gagner de l’argent avec intelligence, plutôt que être intelligent pour rien. L’argent paye le travail, et rien de ce que tu désires ne t’échappe. Tu obtiens richesse et gloire, ou tu obtiens renommée et influence, ou alors les deux. C’est l’arbre de vie pour qui sait gérer ses affaires. Le Maître des Esprits insuffle son inspiration à ceux qui sont assidus à l’exercice. Son intelligence est le don ultime des serviteurs fidèles. Il maîtrise les sciences et les arts, qui font la fortune des hommes et des femmes rusés. Ne refuse pas le moindre don qu’il te fait, si tu as l’occasion d’en recevoir. Ne fais pas propagande d’un bienfait reçu de lui, de peur que d’autre te surpassent en la matière. Regarde autour de toi et ne te laisse pas doubler, c’est bien le meilleur parmi les fidèles qui s’approche le plus du grand Maître et reçoit le plus de faveurs. Choisis la sagesse. C’est elle l’intelligence de la vie. Car tu rencontreras des situations difficiles et ta vie ne sera pas faite que de miel. Il se peut que tes actions retombent sur toi quelques années après, soit attentif à ce que tu fais. N’envie pas le vaniteux, car il s’expose à ton intervention : fais ce qui convient pour qu’il se taise. N’envie pas l’homme docile, qui se fait doux et soumis : sa réussite prend beaucoup de temps à arriver. Un homme riche et heureux est celui qui est hardi à la tache et ne se laisse pas dominer. Le Maître des Esprits maudit tous les faibles et les paresseux, mais il honore le triomphateur ».
Kulu et Ze se promenaient dans la forêt. Ils sont arrivés à un prunier.
Ils avaient faim et ils ont eu envie de manger des prunes.
Ze, gourmand, dit en premier : « Je monte là-haut, et j’en cueille pour nous deux ! »
Kulu, rusé, répond aussitôt : « Attends, porte-moi plutôt et j’en cueille aussi pour toi ! »
Ze, gentil, hissa Kulu sur le prunier !
Une, deux, trois … Kulu lançait des prunes à Ze !
Quatre, cinq, six … Ze les amoncelait dans un tas,
Si bien que le tas est devenu plus grand que les deux compagnons superposés !
Puis vint l’heure de partager, et la répartition commença :
« Une pour toi, une pour moi ! Une pour toi, une pour moi ! »
Ainsi de suite, mais le tas ne diminuait pas !
« Une pour mon grand père qui est au village !
Une pour ma tante qui arrive demain…. »
A la tombée de la nuit, Ze dit : « Kulu, il faut rentrer parce que ma mère va s’inquiéter pour moi ! »
Kulu, hésitant, répond : « Oui ! Il faut rentrer maintenant ! Cachons le tas sous les herbes pour que personne ne prenne les prunes après nous ! » Ainsi firent-ils !
Le lendemain, à l’endroit de la cachette, il n y avait plus rien !
Ze, qui avait promis des parts à ses cousins était désemparé !
Kulu, discrètement, riait de son compagnon, car il avait emporté toute la cueillette pendant la nuit avec ses frères !
« Le maître des esprits, ô mon grand maître, je me soumets à toi, car ta force est inégalable. Je me soumets à toi, car toi seul sais me dominer comme nul autre. Je me soumets à toi, car toi seul sais commander tous les habitants de la terre. Ô grand maître des esprits, je t’implore ! Donne-moi un peu de colère et de haine, pour que je trône sur ma famille, qu’ils soient tous à mes pieds, je les piétine. Ô grand maître des esprits, je t’appelle ! Donne-moi un peu de jalousie et de méchanceté, pour que je domine mes collègues, qu’ils soient inférieurs à moi. Ô grand maître des Esprits, soit sur moi, en moi et autour de moi. Je veux être le premier dans tout ce que je fais. Je veux le meilleur ! Et les autres, ceux qui m’envient et me font concurrence, doivent s’affaiblir devant moi. Je les domine, et je les commande ! Voici la tête de ma femme que je t’offre. Prend la, c’est ta nourriture : elle va faire tout ce que tu veux ! »
Brrrrrrr, tttttttt ! Brrrrrrr, tttttttttt ! un bruit bizarre se fit entendre. Ce bruit signifiait la manifestation d’un esprit puissant et impressionnant. Puis l’esprit parla :
« Je suis Oghumuk, le maître des esprits ! Oh, serviteur de nous, soumets-toi à moi, car je commande tous les esprits. Je commande sur ta vie et sur la vie de tous les hommes. Tu dois m’obéir, sinon je te tue ! La tête de ta femme ne suffit pas, je veux aussi ta fille. Elle est vierge, cela est bien pour moi. Tu vas faire ce que je dis. Tu dois passer par le chemin que je t’indique. Si tu veux utiliser mon pouvoir sur les esprits, baises une chienne de sept ans, ramène le sein droit d’une vierge de treize ans, et remplit un saladier avec des pièces de cinq francs. Fais-le dans les trois jours qui suivent, c’est à cela que je saurai que tu es capable d’assumer mon pouvoir, sinon tu meurs avec ta femme et ta fille ! »
Hmmmrrrrr, hmmmmmrrrrrr, fuiiiiiiiiiit ! Oghumuk grommela et ne se fit plus entendre. Ayi, le jeune mystique ambitieux, plongea aussitôt dans des imprécations propres à faire trembler un fakir expérimenté. Il s’employait à surmonter mentalement ses peurs et ses tabous. Car l’esprit lui a demandé des sacrifices peu ordinaires. Il médita pendant deux heures d’horloge, l’air évasif. Ses pensées étaient immergées dans sa conscience garnie d’intentions funestes. Ayi avait décidé de couper le sein d’une adolescente innocente. La perspective d’un tel acte sanglant l’excitait jusqu’à la jouissance.
Cela pourrait paraître choquant, mais Ayi est un pervers émancipé. Il avait appris à inverser la vertu en vice, les valeurs en maléfices. Cette inversion mentale n’était pas sans conséquence sur sa personnalité. D’une allure jeune et attirante, il passait subitement à une attitude de vampire assoiffé de sang. Et son sourire dédaigneux en disait long. Et son regard féroce mordait la conscience de celui qui le regardait dans les yeux. Ayi n’est l’ami de personne, sauf de ceux qui pratiquent l’inversion mentale comme lui : affinité mystique, c’est un monde de mokh !
Souvent, il récite des versets de sorcellerie en ces termes :
« Si tu veux être impur, méprise la parole du sage et conteste ses propos. Car tu n’apprendras rien de sa fausse intelligence. Et c’est ainsi que tu le domineras. N’écoute pas les vieillards, car ils sont menteurs et ont désobéi à leurs pères. C’est d’eux que tu découvriras le vrai mépris, parce qu’ils ont été méprisants eux-mêmes longtemps avant toi. Et tu seras plus virulent que ces vieux ploucs, si tu te fais supérieur à eux. »
« Si tu veux la liberté, de toute ton âme méprise ton père, car il veut te baiser. Ce père si consciencieux en apparence est en réalité un crocodile dont les habitudes alimentaires n’ont pas de limite. Tu seras pour lui un repas succulent, si tu t’approches de trop près. Ton cœur sera le délice de sa lâcheté. A la première occasion, il va t’humilier devant tes amis et te livrera en pâture devant tes ennemis. Pour flatter son ego, ton père usera de toutes sortes de maléfices, pourvue qu’il entende ta voix innocente qui se soumet à lui. Il convient de résister à cette soumission et d’inverser la tendance. Sache que ton père cherchera toujours à te flouer pour se venger de ceux qui se font supérieur à lui, et dont il n’arrive pas à se défaire. »
" Si tu veux être maître de toi-même, fuit ta mère qui veut voler tes chances. Elle dit de toi que tu es son mokh, c’est-à-dire un idiot insoucieux et débonnaire. Souviens-toi de tout le mal qu’elle t’a fait. Tâche de le lui rendre avec plus de cruauté. Elle doit souffrir en échange du bien qu’elle t’a fait. La douceur de ton enfance n’était que obligation pour elle : elle n’avait pas le choix ! Ne te fie pas à son sourire envahissant, elle se satisfait d’elle-même, d’avoir fait un enfant comme toi. Tu devrais t’estimer heureux de n’avoir pas été livré aux manipulations scientifiques, se dit-elle. On aurait pu faire de toi un cobaye de la génétique, que non, on ne l’a pas fait. "
« Alors contente-toi de zozoter comme un trisomique, et corrige ton nez crochu chez le chirurgien esthétique, si tu crois que c’est ça qu’il faut faire ! Décidément, tu es son mokh parce qu’elle se fiche de savoir si tu as un complexe ou non. Et même, elle en rajoute parce qu’elle préfère toujours les enfants des autres pour que tu comprennes bien que tu es anormal. La prière ne t’aidera pas, pas même avec la plus grande dévotion. Livre-toi au maître des esprits, car il apporte soulagement à ton coeur. Il ne vole pas l’âme de ceux qui se confient à lui librement comme toi. Sacrifie pour lui un membre de ta famille. Le maître des esprits te donnera puissance et domination. Et tu recevras toutes les richesses que tu désires, même celles qui te semblaient inespérées ! »
« Il y a des faibles qui réclament de l’aide. Mais toi, tu n’as pas besoin d’aide. Le Seigneur, leur Dieu, les regarde avec faveur, mais il ne fait rien ! Sa pitié n’est que de l’encre sur du papier, et la servitude des croyants est d’y croire, précisément. C’est pourquoi tu n’as pas besoin de ce Dieu et tu anéantis tous ces mokhs ! Tu les commandes ! Bien et mal, vie et mort, tu sais faire ! Pauvreté et richesse, tout ça c’est toi : le maître des esprits est en toi, et tu lances sur les croyants de ce Dieu, le sort de la perdition ! La force d’Oghumuk est en toi, homme satanique, et sa bienveillance te condit sur les chemins de la terre ! »
« N’introduit pas n’importe quoi chez toi. Car nombreux sont les fétiches maléfiques. S’ils sont plus forts que toi, tu seras perdu, dans ton âme et dans ta conscience. Comme un serpent dans son trou, ainsi est le maléfice dans le talisman. Prend garde, n’y introduit pas ton pied. Il guette ton péché, il guette tes erreurs. Il se nourrit du mal que tu as fait en cachette. Le serpent te traque et t’attrape là où tu l’attends le moins. Il va te trahir alors que c’est lui qui change tes pensées en méchancetés. Il est supérieur à toi et il t’oblige à accepter sa domination. »
« Comme une étincelle allume un grand brasier, ainsi le démon tue les adeptes de Satan. Il te fait prendre plaisir à ses ruses, pourtant il complote contre toi. Redoute qu’il ne t’inflige une blessure éternelle : le shéol de la tourmente sans fin. Introduit le mokh chez toi, il mettra le trouble et te dominera, parce que tu es suppôt de Satan. Est-tu prêt à te soumettre pour que tes frustrations se transforment en dominations ? Si tu jeûnes et que tu offres un sacrifice, alors tu vaincras plus fort que toi. » Ayi s’arrêta sur ces paroles, pour cette fois.
Comme chaque samedi, Ayi alluma un feu de bois à soixante pas de sa grange. Derrière la grange, il pouvait faire tout ce qu’il veut, à l’abri des regards indiscrets. Car il y avait une haie de cyprès touffue. La pleine lune est un temps propice pour lui, et coïncide souvent avec l’apogée de sa semaine mystique. Assis dans l’herbe fraîche, il contemple la lune pendant des heures, récitant le même passage de son livre préféré. Ce livre intitulé Prolégomènes à l’élévation mentale, était comme sa feuille de route. Il s’en inspirait pour poser les jalons de toutes actions dans sa vie de famille, professionnelle et communautaire.
Ces prolégomènes lui parlaient ainsi :
« Si tu veux le pouvoir, qui est l’autorité sur les personnes et les choses, il faut que tu fasses l’expérience de ce qui existe et de ce qui n’existe pas. Fais ton jeûne de nourriture et de boisson pendant six jours. Tu ne boiras ni ne mangeras rien de ce qui peut être eau ou aliment pour un être humain. Tu prieras et tu feras de bonnes œuvres. La prière attire l’amour de Dieu, et les œuvres attirent l’amour des humains. C’est aussi une façon de montrer ta disposition de cœur pour ton créateur et pour tes semblables. Et puis, comment voudras-tu que les personnes et les choses se transforment autour de toi si tu n’exprimes aucune volonté, aucune émotion ou aucun sentiment. »
« Il existe un principe immuable de la matière et de l’esprit qui est celui de la causalité. Quand on observe l’être et l’existence dans ce monde, on constate aisément qu’il y a une causalité originelle et une causalité fonctionnelle. La causalité originelle explique la présence des personnes et des choses, comme par exemple dans une famille, un enfant est présent parmi nous parce que son père et sa mère l’ont engendré. Il en est de même pour le vau, le chaton et le lapereau. Ce principe peut s’étendre aux êtres inanimés si on considère qu’un objet n’existe qu’en vertu de la présence initiale d’un ou de plusieurs autres objets dont il est issu, soit par division de substance, soit par mélange de substance. »
« A coté de cela, il y a la causalité fonctionnelle qui explique le mouvement intérieur et extérieur des personnes et des choses. Si on prend l’exemple de l’eau, elle se forme d’après ce qu’on sait, par la combinaison de deux atomes d’hydrogène et un atome d’oxygène. A l’ébullition, l’eau s’évapore, et au refroidissement, l’eau se congèle. Il existe donc un principe dit fonctionnel qui régit le changement de l’état de l’eau. Cette eau devient liquide, glace et vapeur à cause du principe fonctionnel duquel ces changements d’état sont issus. »
« Le mouvement intérieur, pour un animal par exemple, consiste en la relation biologique complémentaire des organes de son corps. Il faut bien un cœur pour que le sang nourrisse les autres organes. Il faut bien des nerfs pour que le cerveau fasse bouger une patte ou une queue. Il faut bien un estomate pour que la nourriture soit assimilable par tous les organes. C’est ça le mouvement intérieur. Dans ce contexte, le mouvement extérieur serait plutôt la relation sociale complémentaire des individus d’une même cohorte. Il faut bien le mâle pour féconder la femelle. Il faut bien la mère pour nourrir de ses mamelles les rejetons. Il faut bien le chef pour commander de son autorité le groupe. »
« Ce qu’il faut comprendre, c’est que nous abordons l’état et le mouvement de la matière qui engendre et fait fonctionner les choses, et non pas l’état et le mouvement de l’esprit qui traitent des comportements humains et animaux. Si tu es notre filleul et que tu veux suivre tes maîtres, tu es sensé savoir que nous sommes intéressés par le pouvoir de faire agir et faire interagir les personnes et les choses selon ces principes de la matière. »
« Qu’il te soit demandé de jeûner, tu n’en perdras pas une miette. Remplace par inversion cette privation par l’objet de ton espérance qui est ta prière. Si tu crois que deux et deux font trois par la logique de la luxure, à moins d’être une punaise qui se multiplie à l’identique et sans transformation, tu verras alors que le vice engendre la vertu, et la misère engendre le mérite. »
« Fais ta prière et ton jeûne aux heures prescrites. La patience et la persévérance te conduiront au succès. Fais une supplication pour toi-même, pour ta famille, pour tes amis, pour tes condisciples et pour ton maître. Car rien ne soude le lien social aussi bien que le partage et la solidarité. Si tu manques de prier, tu éprouveras des faiblesses. Ton voisin plus assidu que toi te dominera. Si tu triches au jeûne, tu perdras des talents. Ton esprit s’évaporera vers la lâcheté et le mensonge. Un fidèle serviteur de nous te corrigera. Car ta présence et tes agissements ne sont pas compatibles avec nos enseignements. Il faut être dévoué à l’humiliation pour mériter les faveurs du maître des esprits, le très haut Oghumuk. C’est une règle indispensable de sorcellerie. Si tu te soumets à ce maître, tu verras des prodiges.»
Une sorcière désœuvrée voulait se construire une nouvelle monture. Son balai était devenu vulgaire et moins performant. A cause de cela, elle se faisait battre par ses consœurs. La sorcière aigrie et exaspérée, décide de s’offrir un artifice plus subtil et percutant. Un soir dans l’obscurité, elle se cache près du papayer de son voisin. Tsuit ! Tsuit ! Tsuit ! Les chauves-souris se rassemblent pour le festin des papayes. L’une dit : "je suis supérieure à vous si je mange plus que tous !" Et une autre :" je suis la meilleure, si je fais le plus grand trou dans ces papayes juteuses !" Et bang ! Elle est prise dans le filet de la sorcière ! Surprise désagréable, on se débat comme on peut ! La précieuse chauve-souris intrigante comme son hybridisme animal et aviaire a fini sous un couteau acharné ! " Il faut que je reprenne son esprit pour virevolter comme elle la nuit, se dit la sorcière ! Ainsi, je serais la reine des mokhs ! "
Le phallus de mon cœur me plait tant. Qu’il est beau et dur ce fuseau argenté. Qu’il est long et utile ce couteau de chair. C’est le troisième pied, c’est la fierté de l’homme ! Dieu nous a faroté avec le glaive des anges, celui qui crève tous les abcès, celui qui fend les feuilles de bananiers ! Eaux vaporeuses et cheveux frisés le connaissent ! Montagnes et gouffres sont ses lieux de prédilection. Il préfère les sourires béants ou renfrognés, pourvu que sa présence soit exaltante. Il est droit et imposant : l’autorité, c’est pour lui ! Il commande ! Il est fort et infatigable : la domination, c’est son affaire ! Cris, pleurs et gémissements le laissent indifférent ! « Je pique, je perse, je plonge, je cogne : c’est ça qu’il faut faire ! Je suis le champion, je suis le meilleur : je commande ! Soumets-toi à moi, tu dois m’obéir, petite chatte ! Miaou, miaou, qu’est-ce que c’est, si ce n’est langage de faiblesse ? Je t’enfile en profondeur ! Tu as mal et tu cris : soumets-toi à moi, pétasse ! »
La chatte fraîche et humide veut se faire voir. La crainte des regards indiscrets l’oblige à se draper d’une toile transparente décolletée qui cache intelligemment ses dessous suggestifs. Elle se promène en faisant bouger les reins ! « Gauche, droite ! Gauche, droite ! » C’est la dialectique des hanches, c’est le frottement de la peau douce et tendre ! Elle se promène partout, dans les jardins, dans la rue, dans les marchés, en répandant son parfum aphrodisiaque ! « Gauche, droite ! Gauche, droite ! » Ça frotte, c’est chaud et c’est bon ! La fraîche chatte humide et limpide n’a que faire des convenances. Elle allume, débride, décrispe, déstresse et décompresse les hommes coincés et grincheux, dans de longs spasmes extatiques, soutenus par la perspective aguichante de ses rondeurs.
Plus tard dans la soirée, un brave chevalier ngangan s’atèle à étancher sa soif libidinale. Il l’étreint, l’écartèle et balance entre ses jambes dans un mouvement des hanches rythmique et harmonique. Va et viens, c’est la valse des illuminés ! C’est le safari hypnotique des planeurs ! « En veux-tu, en voila : la moiteur, la sueur, la peau, le duvet, les effluves, le plaisir et les tapettes qui vont avec ! » Tout y est ! Pan, pan ! Pique, pique ! Aie, aie ! C’est ça qu’il faut faire ! La chatte est à la besogne, douce et langoureuse ! « Hum, ah ! Hum, ah ! Encore : vas-y que je te baise ! » La duchesse chatte juvénile et docile se fait pénétrer au plus profond de sa gorge ! Elle mange la sardine d’habitude, cette fois c’est du saumon ! « Vas-y que je t’en mette plein la gueule ! » Et pffrettt ! Le caméléon a craché sa langue !
Un pédophile présomptueux est en action.
- Aie, aie, tu me fais mal, je vais dire à ma mère !
Clac, elle reçoit une gifle.
- Tais-toi sale gamine, ta mère t’a vendue, pour la circonstance du moins ! Tu es à moi, et je te fais ce que je veux! Clac ! Ne discute plus !
- Pouf ! Pouf ! Ce n’est pas comme ça ! Les garçons disent que ce n’est pas comme ça ! On fait doucement, et puis on ne tape pas sur les fesses !
- Qu’en sais-tu ?! Je t’initie à ma manière ! On claque, on ouvre, puis on balance le jus dans le cul ! Bouge pas ça démarre ! Et vas-y que je t’en cogne une ! Sik ! Sik ! Sik ! Y a du bon ! Tu ne dis rien à ton père, ni à ta mère, ni à ton frère, ni à ta sœur ! Sik ! Ne bouge pas, je mets dedans !
- Je n’ai pas de sœur, mon père est mort et ma mère ma vendue à toi ! Qu’est-ce que tu cherches sur moi comme ça, aie, aie, aie ?!
- La ferme ! Je t’interdis de parler comme ça. Tu es là pour te faire baiser ! Tu es sous-fifre ! Soumets-toi à moi ! Sik ! Sik ! Sik !
- Aie ! Aie ! Aie ! Je ne… je ne…umm, umm, ça fais mal !
- Ouais ! C’est ça ! J’y suis ! J’arrose ! Tiens ça, sale garce ! Tilt ! Tilt ! Putain ! Elle est bonne cette gamine ! Je l’ai sous-fifrée ! Mais… mais… mais… ! Hey, c’est quoi ça ?!
- Mokh ! Tu m’as fait souffrir ! Je dois te mordre le pénis ! C’est la tradition ! Donne-moi ça !
Et kreuch ! Elle mordit la saucisse virile à pleines dents !
Eve est une belle femme. Elle aime son corps et son corps lui plaît. Sa silhouette bien taillée n’a rien à envier aux top modèles qui défilent pour les grands couturiers. Sa poitrine est bondée, parce qu’il y a du monde sur le balcon, et son derrière est gros comme il faut ! Un passage dans la rue, dans un bar, dans un magasin ou dans un club, et elle attire tous les regards. Son visage joyeux et luisant suscite la sympathie ! Sa tenue classe et tendance attise l’estime de ses admirateurs. Souvent, des jeunes hommes ambitieux et assez entreprenants s’approchent d’elle. Dans les réseaux sociaux sur Internet, ses correspondants lui font des compliments. Ils ne manquent pas de lui faire des avances très intimes, l’invitent à dîner, l’invitent dans une boîte de nuit ou à une randonnée. D’habitude, Ève répond positivement. Elle se fait une beauté pour plaire et satisfaire ! Ses lèvres rouge vif et son regard souligné de noir lui donnent du caractère.
Un soir dans un cabaret, Ève anime la conversation avec son ami du moment. Ils arrosaient leur dîner de bon vin. Salades, fruits de mer, viandes grillées, moutarde, fruits exotiques, gâteau et yaourt y sont passés. Rires et gloussements se font entendre, Ève est la reine de la soirée ! Elle accorde une danse, puis une deuxième, puis une troisième …. Et elle ravit le cœur de son soupirant. Le charme de sa douce voix lui remplit les sens : il a une envie irrésistible de copulation ! Les deux noctambules prennent aussitôt un taxi qui les dépose chez le jeune homme. Ils montent, enthousiasmés, au quatrième étage porte 42.
Une demie heure plus tard, Ève ressort de l’immeuble, dépitées, désemparée, les bras croisés, les larmes aux yeux ! Son compagnon d’un soir l’a jetée dehors ! Il a le cœur brisé. Car Ève est un transsexuel, une sorte d’homme à qui la chirurgie esthétique a infligé une apparence de femme séduisante. Transformation plutôt réussie : c’est à s’y tromper ! Même certaines femmes obèses et résignées dans ce malaise anatomique lui enviaient sa fière allure. La complaisance aurait pu soulager les ardeurs du soupirant ambitieux, s’il s’était contenté d’une pénétration anale. Mais cet hétéro endurci s’est senti sérieusement frustré de ne pas pouvoir pourfendre de son pénis l’entrejambe mouillé d’une vraie femme !!!
Le pédéraste est en train d’enculer un homme ! Il le pénètre copieusement, avidement ! C’est un mec ! C’est un mec farouche ! La plupart des gens sont habitués à la foufoune, avec sa moiteur, ses senteurs et son attirance ! La plupart des gens sont ébranlés par la sensualité d’un corps féminin, avec la générosité de ses rondeurs ! Qui oserait renoncer au charme d’un french kiss ou à l’envahissement des lèvres suceuses ? Certaines coquines lui ont même proposé un massage buccal de l’entrejambe. Elles se sont fait rejetées sans délicatesse, comme on décroche du mur des vieux rideaux démodés devenus inutiles. La plupart des gens n’hésitent donc pas devant ceci, mais lui, « le fucker », préfère les hommes. « J’ai longtemps échancré des midinettes avec ma verge crochue, dit-il. Cette fois je domine des taureaux ! Les hétéros ne sauront jamais ce qu’ils ratent. Un vrai mec, c’est la chair, c’est la puissance ! Un mec sur une femme, on se fait avoir par son espièglerie. Mais un homme sur un autre homme, c’est le commandement. On croise le fer en corps à corps, il faut que quelqu’un soit vaincu ! Je l’étreins, je peux sentir sa chaleur. Dans un élan d’affection conquérante, mon ardeur le submerge, ma hargne l’ébranle. On s’échange un baiser masculin, goulûment. Je sens mon fluide salivaire envahir sa bouche. Il est gêné, le rythme de sa respiration change. Il veut cracher, je le contrains, il avale ma salive. Il veut parler, je perturbe ses paroles, il se tait. C’est moi qui commande, et mon fuseau charnel domine sa virilité. Il baisse les yeux, il se soumet ! Je déploie alors mon autorité sur cette masse de chair vivace. Je lui fais le baiser du chat au margouillat. Je lui mords la nuque et pénètre brutalement son orifice anal. Un bruit sourd se fait entendre, comme un coup de pilon. Plus tard, au cours d’une conversation, il a avoué que je lui faisais l’effet d’un hameçon dans l’abdomen. C’est mon sourire qui a répondu à cette déclaration de soumission. Le fucker s’est fait un sous-fifre, encore ! Alors pourquoi s’intéresser à nouveau aux femmes, si moi je fais baver ceux qui dominent le sexe faible ?
Une fille pulpeuse avait envie de baiser avec son père.
L’allumeuse énervée et mouillée ne savait pas trop comment s’y prendre !
Elle lui dit : « soumets-toi à moi, si tu crois que c’est ça qu’il faut faire ! »
L’homme a reçu sa chatte rose et broussailleuse en plein dans la figure !
La jambe écartée de sa fille sulfureuse était posée sur la table basse du salon !
Sans sursauter, il se leva, descendit la culotte de sa fille,
Fit coucher son dos sur la table, et planta sa bitte cabrée dans le mokh!
On aurait dit un héros des contes épiques !
Brave et courageux, il se battait avec hargne !
Et d’une, et de deux … tout en silence et bien appliqué,
Le père fougueux et revanchard
Versa le contenu sirupeux de son réservoir spermatique dans les moiteurs de sa fille provocante !
Ce faisant, dans sa mâle virilité, il lâchât : « Aaaarghh ! Huuueghh !
Aussitôt après, enthousiasmé, rhabillé et un peu étourdi, il dit : « donne-moi à manger, j’ai faim ! »
Puis, dominateur, il lui saisit le bras brutalement : « T’es bonne toi hein, petite conne !
Faudrait que ta mère pense à faire ça comme ça, de temps en temps ! On ne s’ennuie pas avec toi ! »
Elle le regarda du coin de l’œil comme pour défier sa fierté.
La jeune femme avait longtemps remarqué
Que les formes sensuelles de son corps généreux ne laissaient pas son père indifférent !
Le menteur est semblable à la levure de bière. Il fait fermenter les esprits des gents en y introduisant quelque subtilité verbale. Ils se perdent, ceux qui l’écoutent bêtement, c’est bien fait pour eux ! Il semble que le mensonge est un vice, dégoûtant et détestable. Mais qui sait se révéler l’amour du prochain si ce n’est le menteur ? Qui donc sait s’allumer une fournaise dans les cœurs et mélanger les esprits ? La vérité n’a de valeur que si elle sauve la vie. Le menteur fait monter la pâte et alcoolise l’eau de vie. Scandales et arrangements, bien des métiers périraient sans cela. Il roule sa bosse et vit de sa perfidie, brillant orateur.
Le père, qui n’en a pas un ? Honore ton père pour que ta vie se prolonge sur terre, c’est ce qui est écrit. Flatte-le pour qu’il te fasse des cadeaux, c’est intelligent mais c’est pour les filles. Nous, ce qu’on sait, c’est qu’une fille doit obéir à son père, pour se marier. Et un garçon doit savoir s’il peut aller plus loin que lui dans la vie. C’est à ça qu’on reconnaît qu’un père a réussi avec ses enfants, s’il est présent, sinon tu es un bâtard et personne ne t’envie ! Ne passe pas ta vie chez ton paternel après le bac, de peur de devenir paresseux. Il aura tôt fait de te foutre à la porte, s’il n’est pas africain. Mais ne reproche pas à ce bon père black de ne pas préparer ton avenir. Il ne s’en sort pas déjà avec ses factures et son loyer ! Ce ne sont pas les projections à long terme qu’il fera pour toi alors ! Passe ton bac et va à la fac, ambitieux et candide ! Peut-être y trouveras-tu la douce mie attentive qui attendrira la croûte dure du pain de tes chagrins. Il paraît que c’est le système qui est comme ça : on doit se faire sous-fifrer dans la soumission. Ça sert à obtenir un poste dans les services publics, pour qui sait s’y prendre.
La mère est si chère à nos cœurs ! Ses douleurs pour nous donner la vie font qu’elle soit si précieuse. L’éducation qu’elle prodigue est la base de notre personnalité. Une mère affectueuse réchauffe le cœur de ses enfants. Une mère attentionnée leur évite des erreurs et des fautes. Mais une mère vicieuse produit certainement les meilleurs délinquants : qui expert du vol, de la tricherie ou de la malhonnêteté. On se souvient imperceptiblement de sa voix si douce et agréable, et pourtant si autoritaire. Et ses paroles passent si vite du mobile à l’acte. « Je suis ta mère, dit-elle ». Comme quoi on n’est pas sensé filtrer ses propos ! Comme quoi on n’est pas sensé juger ses actions ! Tellement on se sent piégé par la filiation et pris au dépourvu de l’ascendance, que le repli sur soi et la résignation deviennent les seules issues. Et si on se fait mature, on dit : « la confiance c’est bien, la prudence c’est mieux ! ». Car cette mère si chère ne peut pas tout faire, surtout lorsque des envies de vie à deux commencent à venir !
« Tu es mon fils ! Le fils de ma fierté, parce que je suis un homme et il me faut un garçon. Mais on ne sait pas encore comment programmer ça. Tu es le fils de la vertu, parce que tu es né dans le mariage et les autres, c’était dehors que je l’ai fait ! Il faut se faire viril de temps en temps, mais on n’est pas sensé se justifier pour ça. Tu es le fils de la sagesse, parce que je me suis rangé. De ma longue carrière de baiseur, j’ai de bons souvenirs, ça oui ! Tu es le fils de la joie, qui naît de la jouissance de ta mère, parce que je me fais plaisir avec elle après une soirée bien arrosée ! Quand il n’y a plus de fric, on se souvient alors qu’on a un peu de foie, et on va à la messe les jours de fêtes. Tu es le fils de l’amour, parce que tous comptes faits, c’est ta mère que j’aime ! Les autres, ce n’était que pour le baisement ! Quand on sérieux, c’est ça ! Tu es le fils de l’avenir, parce que je paye tes études pour que tu ais des diplômes et trouves du travail. Mais on se fait sous-fifrer par le système, si tu crois que c’est ça qu’il faut faire ! »
« Tu es ma fille ! La fille de l’amour, parce que j’étais vierge au mariage, mais c’est seulement ton père qui croit à ça ! Tu es la fille de la joie, parce que j’étais heureuse jusqu’à ce que ton père entre dans ma vie ! Je ne suis pas instruite, mais tu ne seras jamais supérieure à mois, avec ta licence en machin-truc ! Tu es la fille de l’abondance, parce que tu es notre unique enfant ! Et c’est déjà trop, selon la loi qui régit la famille dans notre pays depuis longtemps ! La fille de la fidélité, parce que tu es la fille de ton père seulement ! On ne doit pas révéler ses multiples faroteurs si généreux, c’est ça qui fait vivre ! Tu es la fille qui me ressemble, parce qu’on dit : telle mère, telle fille ! Mais ne te laisse pas baiser par ton mokh, même s’il faut être soumise. Dieu te protège, si tu te débrouilles bien ! Mais ton homme sera toujours là pour se faire turlupiner par toi. Et n’hésite pas à sortir tes griffes, comme une chatte qui saute sur un serpent ! »
« Mon ami bien-aimé ! Vraiment, tu es mon meilleur ami ! J’aime ta façon de m’imiter et d’utiliser mes affaires lorsque je suis absent. Ça me plaît tellement que j’ai envie de dire que tu es mon âme sœur. On aurait dû naître ensemble ! On a les mêmes goûts ! On va au club le vendredi soir ! On se fait une partie sur console chez toi ou chez moi ! Tout va bien, on est bien, ça te plaît, et moi aussi ! N’empêche que tu te fais ton mariage sans moi ! Tu t’offres une virée avec ma caisse au bout du monde, sans nouvelles pendant deux semaines. Et tu reviens tout sourire comme si de rien n’étais ! Tu baises ma meuf, parce que les bons potes doivent s’échanger les capotes ! Ça se passe comme ça dans ta tête, moi je dis que t’es un taré d’arriviste ! »
« Si tu es mon mari, tu dois m’obéir, tu dois m’écouter, tu dois faire ce que je veux ! Tu es docile, tu es respectueux, tu es soumis à moi ! Tu travailles et ton fric c’est pour moi, parce que je suis ta femme ! Tu es sage, mais tu ne fuis pas les filles ! Tu es riche et tu attires les gens ! Je suis ta femme, je suis ta mère, mais je ne suis pas ta fille ! Tu ne me commandes pas ! Il faut me faire plaisir pour que je t’accorde mes faveurs ! Soumets-toi au dada de sa mère ! Tu prends soin de moi, et tu combles mes désirs. Tu t’occupes de moi et de ma famille ! Je suis l’étoile radieuse de ta vie, et tu n’as que moi. Si tu mens ou si tu triches, je t’abandonne ! Si tu voles, je te remplace par un autre, parce que c’est moi qui fais ta fortune ! Je suis ta femme et tu fais tout ce que je veux, parce que sans moi, tu n’es rien ! Hum ! Baise-moi bébé, s’il te plait, ça démange sérieusement en bas ! Aaah ! On se frotte les jambes sans plus se retenir. Tu es mon nounours adorés, la crème de ma tarte, la cerise de mon gâteau ! Aaaooooh ! Hummm ! »
Un jeune homme beau et intelligent dans un taxi voyait passer des jeunes femmes sur le trottoir.
Les jeunes femmes aux formes rondes et généreuses ne manquaient pas de lui plaire !
Le jeune homme beau, seul et chagriné eût envie de se livrer au fantasme charmeur
Que ces femmes pulpeuses faisaient monter entre ses jambes.
Il saisit l’une d’elle dans sa conscience et se voit copulant avec elle.
Il s’imagine entrain de lui faire des fantaisies coquines un peu bizarres !
De pénétration en retrait, il la perse et transperce frénétiquement avec sa verge.
Ses coups de rein rebondissent sur la chair molle et élastique.
Le jeune homme rêveur, surexcité et sérieusement raidi entre les jambes finit par faire « saigner » !
Oh ! Stupeur : du sang, ou plutôt, du sperme !
Il avait éjaculé dans le taxi !
Tu parles de l’ingratitude. Tu m’as sauvé et je ne sais pas pourquoi ! Tu es bon mais je ne dis pas merci. Tu m’as délivré, tu m’as soutenu et tu m’as fait sortir d’une mauvaise situation. Dans la ruine et le piège des lèvres menteuses, j’étais coincé, entouré de dragons tyranniques et obstinés. Et tu m’as délivré dans un soulagement ineffable. De crachats, ils me couvrent, de leurs crocs ils me mordent : les jaloux et envieux qui m’aiment à leur manière, et qui me tuent pour une faute que je n’ai pas faite, avec leur langue de serpent qui crache le venin de la malice. J’en suis sorti, grâce à toi ! Mais je ne sais pas pourquoi tu l’as fait !
Les frissons, c’est ce qui n’a pas manqué. Ô quelle véhémence et quel acharnement de ces hyènes affamées, qui de leurs regards avides me dévorent ! Leurs yeux rougeoyants dissimulent mal leurs intensions : de ma chair faire une pâte à mâcher ! Elles envahissent mon ventre lourdement, et les scélérates s’approchent de moi. Désemparé et étourdi, la meute me cerne. Elles sont plus fortes que moi, je cède, leurs crocs me pénètrent. Je ne suis plus moi-même, elles m’ont vaincu. Et c’est là que tu interviens à cause de ta magnanimité. Qui t’a dit de faire ça ? Qui t’a dit de me sauver ?!
La méchanceté, voila ce qu’ils font. Ils convoitent le succès de ceux qui ont des talents. Ils se disent propriétaires de ce qui appartient à autrui. Ils ne craignent ni l’homme, ni l’Ange, et leur arrogance est débordante. La superbe et l’exubérance, voila ce qui les anime. S’élançant à l’assaut des esprits purs comme un épervier sur des poussins, des valeurs et des principes, ils n’en ont que foutre : « Je suis supérieur à toi, soumets-toi à moi ! Et je prends ce que tu as de plus précieux, parce que c’est moi qui commande. »
L’incrédulité perd l’esprit, c’est le meilleur moyen de s’éloigner de Dieu. Mais il convient de s’y adonner si on est mystique. Exaltation et impureté, voila ce que ça procure. On se sent intégré dans sa confrérie : scandale pour les hypocrites, raffinement pour les initiés. Effronterie, impétuosité, ironie, rien de tel pour se rafraîchir. Gaspillages, sacrifices et prétentions, c’est ce qu’il faut pour se faire supérieur. « Les autres ne me font pas confiance, moi non plus je n leur fais pas confiance ! La loi, c’est qu’il n’y a pas de loi, alors gare à toi ! »
La mauvaise fois, ça paye de temps en temps. Mais ne te laisse pas prendre par plus malin que toi. N’accepte pas les reproches qu’on te fait, si tu sais que ton aveu peut compromettre tes intérêts. Il s’agit de tenir un discours subtil et intelligent. Flanque une gifle mentale à quiconque te traite de menteur : Il faut se faire respecter en toutes circonstances. La crédibilité se renforce par le nombre de personnes qui te craignent. Ils doivent être sérieusement convaincus que tu as raison.
L’inégalité me plait, c’est ce qui fait la différence entre les hommes et les femmes. Les doigts de la main n’ont pas la même longueur. A vouloir les comparer, ils pourraient devenir douloureux. Il faut bien un pouce pour saisir les objets, un majeur pour signifier ce qu’on fait du con, et un auriculaire pour exprimer la place des autres auprès de soi. Donc l’homme est supérieur à la femme, parfois, souvent… ça dépend… ! Les psychologues parlent de sexe faible, et les anatomistes, de sexe complémentaire. Mais une chose est certaine et l’autre est moins sûre, c’est le vide qui fait bouger la nature. Comme deux aimants éloignés et de pôles différents s’attirent mutuellement, ainsi s’attirent fusionnellement l’homme et la femme épris de désirs charnels et de pulsions sexuelles. L’inégalité apparente réside alors en ce que l’homme est « extraverti » et la femme est « introvertie ». Si on pouvait comparer le tempérament d’un mât à celui d’une cave, la raideur imposante du mât l’empoterait. Car le mât est exubérant, et la cave est mystérieuse. Jamais l’un sans l’autre. Il faut bien de l’eau pour remplir une bouteille, et un pilon pour percuter le mortier.
La bonne conduite c’est ça ! Il faut être fougueux, il faut être perturbé, il faut être inquiet, ça s’appelle : le sérieux. Il faut être brutal, il faut être courageux, il faut être fort, si tu veux te faire une place dans ce clan. Il faut être malin, il faut être futé, ne fait confiance à personne. Il faut cogner dur : il en va de ta vie ou c’est ta vie qui va avec. Les autres, c’est tes frères, t’as un signal, répond, sinon tu y reste. On t’emmerde, démerdes-toi, c’est que t’as des tripes ou t’en n’as pas. Fais gaffe, parce que les gaffes, ça échappe. Il faut être traditionnel : ton père, ta mère, tes frères, tes soeurs : il n’y a que ça de vrai. Il faut être organisé, dans ta tête, et rien que dans ta tête, sinon t’es un maniaque ou un fils de riche capricieux. Il faut être tolérant, c’est comme ça que tu sais te faire approcher des filles qui ont peur de toi. A part ça t’es super viril : quand il s’agit de baiser, tu baises, tu ne discutes pas ! Il faut être inventif, créatif, genre start-up de la Silicon Valley, tu vois ! Ton survêt, tes baskets, ta casquette et ta croix, toujours sur toi ! C’est ça le code, si tu croix que c’est ça qu’il faut faire !
Les esclaves sont à leur Maître ce que l’engrais est à la semence. Tu en possèdes beaucoup, l’abondance te sourit. Tu en possèdes peu, la disette te guette. Fais-les travailler sans égards, traite-les sans complaisance. Il se peut qu’ils purgent leur peine pour les méfaits d’une vie antérieure. Dieu te le revaudra, et les Anges aussi, car tu accomplis une sérieuse réparation. La justice n’est pas toujours dans la liberté, et l’oppression appelle l’obéissance. Mieux vaut un esclave productif, la brimade nourrit son ardeur au travail, qu’un homme libre paresseux : sa présence est une perte pour la société. Traite tes esclaves durement, ils te seront reconnaissants.
Mais je ne sais pas pourquoi tu m’as sauvé, Jésus, toi le Fils de Dieu. Ils t’ont ligoté et frappé avec des fouets, paraît-il ! Ils t’ont giflé et craché au visage : ça arrive quand on est fâché contre quelqu’un ! Même ma copine le fait de temps en temps, quand j’ai baisé une autre fille ! On dit que tu es mort, mais toi-même tu sais comment tu es revenu. Il parait que c’est ça qui a sauvé le monde entier. Je ne sais pas si je suis concerné par ça, mais cette façon de revendiquer l’exploit, faudrait qu’on nous démontre ça ! Tu serais revenu à la vie après la mort ! Ça m’inquiète si j’accepte, ça veut dire que j’entre dans tes choses des mokhs. Je suis sorti du trou, mais moi, je ne suis pas compatible avec ta pub. Tu nous promets le royaume de Dieu et la vie éternelle. On doit aimer pour manger chez toi souvent ! Après il faut souffrir pour vaincre ! Tout ça c’est pour qui ?
Un farfadet enchanté délirait.
L’eau de vie lui montait à la tête, pleine d’ardeurs et d’illusions !
Je suis le maître du monde, je suis supérieur à vous !
Si quelqu’un m’attaque, on se met sur son sauvage et on frappe !
Le farfadet déambulait de-ci de-là dans la savane innocente, libre, fier et vociférant.
Sa fougue et sa maladresse ont conduit sa patte fourchue sur le dos écaillé d’un serpent affamé.
Mal lui en a pris : le cobra irrité se dresse sur le champ et plante ses crocs humides dans sa chair dodue !
Le farfadet insouciant sent le venin enivrant lui tordre l’esprit jusqu’à la mort.
Pauvre farfadet vaniteux et impétueux : il est mort !